Psychologue du travail et des organisations - Consultante en gestion de la santé en entreprisede Genève
2019 paraît déjà loin. C’était le temps où le monde du travail poursuivait sa course folle avant que la pandémie ne le suspende, un certain vendredi 13 mars 2020, et ne jette une partie des professionnels dans une surcharge inconnue jusque-là et une autre dans un désœuvrement à domicile.
En quelques heures, les moindres recoins de notre quotidien et la grande majorité de nos habitudes ont été chamboulés.L’acronyme VUCA (VICA en français pour volatile, incertain, complexe et ambigu), que nous comprenions peut-être intellectuellement jusque-là, a soudainement pris tout son sens : situation inédite au niveau mondial, prise de conscience ou rappel des interrelations entre espèces et de l’impact des activités humaines, crainte de la contamination, de la maladie – voire de la mort – pour soi ou ses proches, mesures sanitaires fluctuant selon l’avancement des connaissances, informations contradictoires, fake news et théories du complot.
Les individus et les équipes au sein des organisations de travail (entreprises, administrations, institutions, etc.) ont mobilisé beaucoup d’énergie pour faire face à la crise. Agissant souvent hors des processus et formes de collaboration habituels, ils ont été amenés à innover en acquérant de nouvelles compétences : télétravail, conduite d’équipe et collaboration à distance, réorientation des activités, flexibilité et système D, etc. Toutes ces compétences, exigées par la situation, ont émergé sans formation préalable à partir de la seule mobilisation individuelle et collective et ont révélé une grande résilience organisationnelle, sans parler de la créativité qu’il y fallu déployer pour gérer les situations extra-professionnelles.